1. La manière de s’habiller n’est jamais neutre: la fille veut montrer comment elle se voit et comment elle veut que les autres la voient. Les garçons aussi. Mais avec moins d’aplomb !
2. Inutile de sortir avec une fille qui n’a pas les mêmes goûts vestimentaires que vous: c’est foutu d’avance.
3. Dans les années soixante, la mode a rendu les filles filiformes: elles ressemblaient toutes à Twiggy. Cela me plaisait bien. Elles chuchotaient « On n’est jamais assez mince ni assez riche ». Ce genre de fille a disparu. Voilà qui alimente ma mélancolie.
4. Sans la mode et le snobisme, l’art perd tout son pouvoir d’attraction.
5. Il y a une frivolité essentielle: la mode en joue et ceux qui prétendent la déjouer en critiquant la Société du Spectacle en sont les premières victimes.
6. La mode n’est pas seulement dans les défilés: elle est d’abord dans les calottes crâniennes. C’est un tsunami dont on ne perçoit les effets qu’après son passage. Fascisme, nazisme, islamisme : autant d’effets de mode. Même Jésus et Hitler ont été portés par la mode et l’ont façonnée – chacun à sa manière.
7. Que nous reste-t-il du maoïsme qui fut tellement à la mode dans ma jeunesse ? Juste un col, le col Mao.
8. On peut juger de l’avenir d’un homme politique d’après ses chaussettes – et le fait qu’il en change souvent ou non.
9. Ceux qui ne furent, ne sont ou ne seront jamais à la mode sont aussi ceux qui la vomissent avec un ressentiment hargneux. Être à la mode ou n’être rien: that is the question !
10. J’aspirais à être un jeune homme à la mode, un peu comme Woody Allen. C’est pourquoi j’ai entrepris une psychanalyse. Après tout, Freud était furieusement tendance et son petit-fils, Lucian Freud, aussi. L’un avec Lou Salomé, l’autre avec Kate Moss. Sans doute ai-je été moins perspicace dans mes choix.