Jean-Luc Mélenchon, un bonimenteur chez Ruquier…

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Jean-Luc Mélenchon a parfaitement pigé qu’à la la télévision le rythme est tout et que le sens n’est rien. Un client idéal pour une émission comme On n’est pas couché  où, tel un bonimenteur, il lui faut vendre sa camelote avant que la maréchaussée n’intervienne. Avec ses airs de vieux boy-scout et d’animateur du Club Méd., Jean-Luc tient la dragée haute à quiconque l’interrompt, fait jouer le rôle d’Angela Merkel à Pascal Obispo, retient son émotion quand il évoque la mort précoce d’un de ses amis et n’est jamais en reste quand il s’agit de dégommer le parti au pouvoir. Bref, il assure le spectacle, se payant même le luxe de venir à bout du sérieux de la vie avec des effets de scène qui tiennent de l’opérette autant que de Shakespeare. Ã ceux qui n’ont pas de vie intérieure, il en offre une. À ceux qui sont dans le doute ou l’angoisse, il propose des solutions simples, mais efficaces qu’on serait prêt à adopter si, une fois dégrisés, on ne préférait retrouver le confort de sa cellule individuelle.

À titre personnel, bien sûr, j’adhère aux idées de Jean-Luc Mélenchon que je vais énoncer en vrac : une vraie alliance militaire avec Poutine, une destruction sans pitié de l’Etat Islamique, le refus de toute allégeance avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, la sortie  de l’Euro, la création d’une monnaie universelle telle que la préconisent les Chinois pour ne plus dépendre du dollar, des plans pharaoniques pour développer les ressources des Océans, une sixième République où la société civile, à travers le droit d’initiative et le référendum, aurait constamment et à tous les niveaux son mot à dire, un accueil généreux pour les réfugiés, mais simultanément, une politique étrangère qui s’attaquerait aux causes de cet afflux de migrants et non à leur conséquence. Et des mots qui font rêver comme Insoumission, Indépendance et, surtout, Peuple. Ce peuple français dont on avait oublié jusqu’à l’existence. Et, enfin, même si cela déplait, se résoudre à moins consommer, à ne pas vouloir toujours plus. Bref, small is beautiful, pour revenir au slogan des années soixante.

Quand on lui fait remarquer qu’il n’est pas toujours très loin de Marine Le Pen, il rétorque que c’est elle qui lui a piqué ses idées. Populisme de gauche contre populisme de droite ? La question ne se pose même pas, car vient toujours le moment où l’acteur du jeu politique doit passer à la caisse et aucun ne résiste à l’épreuve de la réalité. Une position intenable est ce vers quoi tout le monde se rue, à commencer par les candidats à la fonction présidentielle. Le temps de l’euphorie passée, pour eux comme pour ceux qui les ont soutenus, débute le chemin de croix. Personne n’y échappe et chacun finit crucifié. Certains pensent, et c’est sans doute le cas de Mélenchon, que l’espoir fait vivre. Le temps d’une émission de télévision ou d’un meeting politique, sans doute. Après, à moins d’avoir un narcissisme en béton, on ne sait que trop que tous nos actes ne seront jamais que des coups de dés dans la nuit noire du hasard.

Apocalypse islam ?

Une menace pèse sur l’Europe : l’islam. Est-ce une religion ? Un mode de vie ? Une machine de guerre ? Personne n’est en mesure de répondre. Mais chacun pressent qu’une guerre civile est en cours. Parfois larvée, parfois violente, mais omniprésente. Certains pays, comme la Belgique ou la France,  plus fragiles que d’autres, ont réagi en fermant leurs frontières. L’état d’urgence n’est plus l’exception, mais la règle. Le temps du vivre-ensemble, du communautarisme, du respect des religions appartient déjà au passé. En effaçant les frontières, on a construit des murs. L’ère de la kalachnikov  a succédé à celle des bisous. Une vision apocalyptique de l’avenir se construit dans les têtes quand elle n’est pas déjà présente dans les rues, les stades ou lieux de culte. Ne pas stigmatiser, c’est encore le stigmatiser. Et même si l’on craint de nommer l’ennemi, il est déjà désigné. Lui-même s’en réclame : c’est l’islam. Celui de hier ou celui d’aujourd’hui ? Peu importe. Il frappe où il veut, quand il veut, comme il veut. Il a un embryon d’Etat, des soutiens financiers et militaires. Et même des concurrents qui ne savent pas vraiment comment s’en accommoder. Au Proche-Orient, bien sûr.

En France, la panique a gagné les esprits : on croyait les musulmans assimilables : ils ne le sont pas. On croyait le Coran un Livre Saint. Il ne l’est pas. On croyait pouvoir acheter la paix sociale à l’aide de subventions. On n’a fait que la preuve de notre faiblesse, de notre niaiserie, de notre pacifisme bêlant. On a refusé de voir que l’ennemi s’infiltrait à l’intérieur de notre civilisation, cependant qu’il s’étendait dans le monde entier. Et maintenant, l’heure de résister a sonné. Les premiers a combattre ce cancer, et les mieux armés, sont les musulmans eux-mêmes, car ils ont déjà développé des défenses immunitaires. Ils savent que leur religion qui a, sans doute de bons côtés,  mais le nazisme et le communisme en avaient aussi, a engendré un docteur Frankenstein qui sème la mort avec une prodigalité quasi divine, sans doute pour mieux la dominer, tout en se réclamant d’un Dieu devenu fou furieux et avec l’aide d’hommes d’affaires qui anticipent sur l’avenir : une islamisation douce ou brutale de la planète conforterait leur pouvoir. Après tout, la religion est aussi un business. Et comme l’Eglise catholique l’a montré au fil des siècles, un des plus juteux qui soit. Surtout quand le pétrole commence à manquer…

Une Europe en voie de décomposition morale et intellectuelle regarde avec des mines de vierge effarouchée ces milliers de migrants qu’elle accueille avec suspicion en se demandant s’ils représentent un danger ou une aubaine. Certains évoquent un Grand Remplacement des populations, voire une bombe démographique qui, à terme, signerait notre perte. D’autres évoquent l’égoïsme glacial de ceux qui refoulèrent les Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale et disent :  » Plus Jamais Ça !  » .  D’autres enfin ,dans des accès de masochisme , se félicitent d’une revanche des populations humiliées par le colonialisme et le capitalisme : après  » Tintin au Congo « , voici venu le temps tant attendu des Congolais dans le pays de Tintin. Une Europe dépourvue de moyens de défense et déboussolée se tourne tantôt vers Obama qui est aux abonnés absents, tantôt vers Poutine qui bombe le torse, voire vers les Chinois dont on sait le plaisir qu’ils éprouvent à humilier les musulmans : pas de mosquées de plus de deux mètres de hauteur.

Faut-il bombarder quotidiennement l’Etat islamique un peu au hasard pour calmer la partie la plus belliqueuse de l’Opinion ? Faut-il, au contraire, reconnaître ce nouveau califat et y reléguer tous ceux qui nous menacent au nom d’Allah ? Qui sont nos alliés ? Qui a juré notre perte ? Nul ne le sait vraiment, d’autant que le raffinement de ceux qui s’expriment en français, coïncide rarement avec la violence des propos qu’ils tiennent en arabe. Certes, l’homo festivus, mou et conciliant, continue à croire en sa supériorité. L’alcool, les mini-jupes, le mariage gay, l’avortement libre, les droits des femmes, voire la sécurité sociale et l’exception culturelle française, impensable que même les plus enragés des islamistes n’y succombent pas. Qui résisterait à Brigitte Bardot ?  Tout ce à quoi nous assistons présentement n’est qu’un mauvais rêve, un cauchemar dont nous n’allons pas tarder à nous réveiller. À titre personnel, je doute que ce soit le cas. Nous perdrons la guerre, car personne ne veut mourir pour son patrie et son style de vie. Il n’y a qu’une chose que les hommes préfèrent à la liberté, disait Dostoïevski, et c’est l’esclavage. La forme que prend l’islam aujourd’hui ne nous décevra pas sur ce plan. Et la plasticité du psychisme humain nous amènera après quelques convulsions planétaires à trouver finalement assez normal ce qui nous semble aujourd’hui odieux ou menaçant. Sans doute payons-nous le fait de nous être laissés embobiner par des discours mielleux sur la paix et l’amour universels. Et d’avoir oublié que l’avenir se présente invariablement sous la forme d’une botte piétinant un visage humain…éternellement.