Que nous reste-t-il de Marx et Heidegger ?

Nos larmes pour pleurer à supposer que nous leur ayons apporté un peu de crédit.

Une anecdote, pour commencer, qui mérite toujours d’être rappelée : en 1919, Freud avait rencontré un fervent communiste qui lui avait dit que l’avènement du bolchevisme amènerait quelques années de misère et de chaos, mais qu’elles seraient suivies de la paix et de la prospérité universelle. Dubitatif, Freud lui avait répondu qu’ il croyait à la première partie de ce programme, mais que la seconde relevait de la psychiatrie, comme toute forme d’utopie. Freud considérait l’histoire comme un système clos, sans probabilités inconnues. Ce qui va se passer est ce qui s’est passé. Plus encore que des  restaurations, l’histoire se nourrit de reproductions fidèles. D’où le dédain de Freud pour l’avenir et son pessimisme roboratif. Comme Marx semble naïf à côté de lui !

On ne répétera jamais assez à cette occasion la vieille blague soviétique : « Un communiste, c’est quelqu’un qui a lu Marx. Un anticommuniste, c’est quelqu’un qui l’a compris. »

Le monde entier en était revenu, mais les intellectuels français, comme pour Marx, continuaient à voir en Martin Heidegger un héros de la pensée. Il aurait certes commis de son propre aveu « une grosse bêtise » en flirtant avec le nazisme, mais sa pensée volait à une telle altitude, tel l’aigle sur la Forêt Noire, qu’il ne fallait pas s’arrêter à des détails aussi mesquins pour le juger. Il n’avait pas été compris. Il ne le serait jamais, sinon par des esprits malveillants ou bornés.

Guillaume Payen, philosophe et historien, ne s’en est pas laissé conter : son Heidegger, catholicisme, révolution, nazisme, vaste et passionnante enquête sur la vie et l’œuvre du philosophe, sonne le glas de son nationalisme militariste et son rêve de domination allemande de toute la terre portés par un dépassement de la métaphysique qui, au travers d’une méditation avec Hölderlin et d’une explication avec Nietzsche, allaient sauver l’Occident de la mort spirituelle qui le guettait. En des termes plus simples, Hitler pensait de même, agissant en conséquence, inquiet, comme Heidegger, de l’enjuivement de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent. Là encore, Freud nous a beaucoup appris sur les liens entre paranoïa et philosophie. Mais ni Heidegger, ni Hitler ne lui ont prêté la moindre attention : les délires sont tellement plus exaltants. Ils le sont aujourd’hui encore, sous une forme qui n’est pas moins terrifiante : chaque génération a droit à ses accès de folie avant de vider la coupe de l’amertume.

 

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Et comme l’Histoire nous sert souvent les mêmes plats, il n’est pas interdit de s’interroger sur l’islam, « ce communisme du vingt et unième siècle » selon la formule de Jules Monnerot, dont le Coran n’a rien à envier au Manifeste de Marx et d’Engels ni à Mein Kampf en matière de totalitarisme. La plus grossière erreur que nous ayons commise est sans doute de placer sur le même plan le judaïsme, le christianisme et l’islam, rendant, par là-même, impossible la critique du Coran.

La seule chose à retenir de l’Histoire, c’est qu’on n’apprend rien d’elle.

Le Manifeste du Parti Communiste aux yeux de l’Histoire…

Marx-et-Engels

 

On dit toujours et un peu vite – parfois dans le dessein louable de dissuader un auteur – qu’un livre ne saurait ni changer le monde, ni même provoquer la moindre révolution. Il est pourtant édifiant de se livrer quelques secondes à l’exercice consistant à lister les ouvrages que l’on trouvait volontiers dans la poche ou sur la table de chevet des acteurs de l’Histoire. Nul ne saurait nier l’influence des Évangiles sur la christianisation brutale de l’Amérique du Sud. On trouve dans Mein Kampf le programme du régime nazi, dans le Coran de quoi proclamer un califat et faire la guerre à l’Occident. Le Petit Livre Rouge est l’instrument de propagande de la Révolution culturelle chinoise, le Livre Vert celui du régime de Kadhafi. Doit-on ajouter à cette liste le Manifeste du Parti Communiste ? Doit-on tenir l’opuscule de Marx et Engels pour responsable des victimes des dictatures communistes ?

Pour André Sénik, la réponse est oui. La France a pourtant toujours rechigné à ranger le communisme dans la même boite que les autres totalitarismes: si André Breton s’inquiétait en 1949 d’une possible faille dans les belles intentions du Manifeste, si Rousseau, dans le Contrat Social loué par les marxistes, prévenait qu’une interdépendance absolue de chacun et de tous créerait une société où les individus sacrifient leur liberté, le philosophe adulé par l’École Normale aujourd’hui, Alain Badiou, défend toujours mordicus que le régime maoïste ne fut pas la catastrophe que l’on prétend et déclare que si le projet communiste a foiré une première fois, c’est qu’on n’a pas assez tendu l’oreille aux idéaux de Marx, et qu’il faut donc refaire une tentative ! On croirait entendre – toutes proportions gardées – nos dirigeants affirmant que pour sauver l’Union Européenne du scepticisme envahissant ses peuples, il faut leur infliger « plus d’Europe ».

Heureusement, sous d’autres latitudes l’équation est plus simple, et l’a toujours été. En 1919, Freud qui avait réagi en « vieux réactionnaire » à la révolution russe racontait avoir rencontré un fervent communiste. Ce dernier lui avait dit que l’avènement du bolchevisme amènerait quelques années de misère et de chaos, mais qu’elles seraient suivies de la paix et de la prospérité universelles. « Je lui ai répondu que je croyais à la première moitié de ce programme » rapporte-t-il.

Nombreux sont ceux qui virent immédiatement que sous couvert du bel idéal d’égalité entre les hommes, le communisme prévoyait une restriction totale des libertés individuelles, car selon le projet énoncé par Marx lui-même, cette idéologie a pour but la suppression de la propriété privée et de l’(idée bourgeoise d’) individu. Notons qu’il s’agissait aussi, par les mêmes raisonnements, de « rendre le juif impossible ». Le pendule oscille toujours entre liberté et égalité, entre libéralisme et égalitarisme, mais concilier les deux est impossible, quels que soient les masques portés par les idéologies. Même si celui du communisme paraissait séduisant et que le lyrisme apocalyptique du Manifeste exerce une séduction irrésistible sur les jeunes esprits, la raison veut aussi que l’on s’en éloigne une fois intériorisée cette vérité: on ne fait pas le bonheur d’autrui contre son gré, autrement dit, tout ce que l’on fait pour autrui se retourne immanquablement contre soi.

Ainsi, à Marx qui lui demandait son appui en France en vue de la révolution imminente, Proudhon, réservé, écrivit: « je fais profession d’un anti dogmatisme économique, presque absolu » et plus loin, « ne nous faisons pas les chefs d’une nouvelle intolérance ». Toute correspondance cessa ici entre les deux hommes.

Le dogmatisme était en effet inscrit dans les gènes philosophiques du Manifeste, Marx se rêvant en nouvel Hegel. Il y développe une conception de l’Histoire linéaire et progressiste dont l’accomplissement adviendra avec la dictature du prolétariat. C’est le contraire d’une pensée sceptique à laquelle souscrivaient Freud et ses camarades viennois, d’une vision de l’Histoire circulaire et redondante dans laquelle le progrès n’a aucun sens. Par son dogmatisme, par sa conception de l’Histoire téléologique, menées par des forces indépendantes de la volonté humaine auxquelles celle-ci doit s’asservir ou mourir, le Manifeste fait figure de bible pour une religion séculière. À ce titre, nous ne renierons pas – mais lui ajouterons la foi de l’actualité – la formule de Jules Monnerot: « Le communisme est l’islam du XXème siècle ».

À partir de ces constats préliminaires, Senik déroule le fil de sa leçon et force le Manifeste, ses partisans et son auteur (Engels étant relégué au second rang) à cracher le morceau, selon la vieille blague soviétique rapportée par le Prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch: « Un communiste, c’est quelqu’un qui a lu Marx, un anticommuniste, c’est quelqu’un qui l’a compris. »

Sur la suppression de l’individu au profit de sa classe, il montre comment Merleau-Ponty en est arrivé à justifier les procès de Moscou: même si l’on n’est pas coupable à titre individuel, le Parti ne peut se tromper, le cours de l’Histoire commande son triomphe, il faut donc tendre les bras aux fusils. Face à de telles déclarations, Arthur Koestler ne s’est pas privé d’un diagnostic rapide: « le dialogue logique devient impossible et l’on doit céder la place à la psychothérapie ». Nous ne le désavouerons pas.

La rhétorique de Marx maquille en bonnes intentions des velléités liberticides et l’aveu de son propre échec. Ainsi de l’organisation du travail: lorsque celui-ci n’est plus synonyme de la recherche d’un profit personnel, le camp de travail forcé s’impose car la seule bienveillance des hommes ne les conduit pas à se tuer à la tache. C’est évident, et Marx avait prévu le goulag au nombre des mesures à prendre pour que le prolétariat s’approprie les outils de production. Marx avait également prévu les dénonciations des parents par leurs propres enfants en écrivant que la famille est un lien bourgeois qu’il faut détruire…

Finalement, lorsque l’on soumet le Manifeste à la grille de lecture des totalitarismes élaborée par Raymond Aron, les critères fondamentaux des régimes totalitaires (monopole du pouvoir à un seul parti, armé et détenteur d’une Vérité officielle, qui se réserve l’ensemble des moyens de communication; soumission à l’État de toutes activités économiques au sein desquelles, en conséquence de cette étatisation, toute faute professionnelle devient une faute politique) sont remplis, tous les voyants sont au rouge, sans mauvaise blague.

À la guerre comme à la guerre, puisque c’est de cela qu’il s’agit, malheur à qui aura raison trop tôt ou trop tard. Senik cite le terrible mot de Manya Schwartzmann, jeune juive révolutionnaire, partie de Bessarabie et disparue en Ukraine dans les grandes purges staliniennes, qui envoya avant de disparaitre un dernier message à ses proches: « Ne venez pas. Nous nous sommes trompés. »

Mais qui a trompé qui ? Qui s’est laissé berner ? Le cocktail de bons sentiments et d’une rhétorique exaltée cachant à la fois ses buts et ses moyens a semé le trouble durablement dans les esprits et le chaos dans le monde entier: « L’imprégnation marxiste explique bien des impasses de la pensée politique contemporaine ».

Parce qu’il semble vouloir, malgré tout et malgré lui, le bien du peuple, le communisme est traité différemment des autres fascismes. Ce constat est souvent dressé, nous le retrouvons dans la bouche de Mario Andrea Rigoni, traducteur de Cioran, interrogé sur les affinités de ce dernier avec le fascisme roumain: « il faut rappeler que, dans les mêmes années et jusqu’à une date très récente, la majorité des intellectuels européens, s’ils n’étaient pas fascistes, étaient communistes (…). Avoir été communiste n’est pas moins grave qu’avoir été nazi ou fasciste; avoir voué un culte à Lénine ou à Staline n’est pas moins déshonorant qu’avoir adulé Hitler. »

L’Histoire, qui semble avoir une fâcheuse tendance à donner tort aux marxistes et autres tenants du progressisme, nous confronte régulièrement aux totalitarismes. Savoir les reconnaître avant qu’il ne soit trop tard est le défi qui attend chaque génération, ou à défaut de guerre à se mettre sous la dent, ne pas avoir l’insolence de nier des tas de cadavres. Si, en tirant la leçon de la formule de Jules Monnerot, l’islam est le communisme du XXIème siècle, il est temps de quitter confort et certitudes pour livrer à nouveau bataille.

 

André Senik, Le Manifeste du Parti communiste aux yeux de l’histoire – Pierre-Guillaume de Roux.

Apocalypse islam ?

Une menace pèse sur l’Europe : l’islam. Est-ce une religion ? Un mode de vie ? Une machine de guerre ? Personne n’est en mesure de répondre. Mais chacun pressent qu’une guerre civile est en cours. Parfois larvée, parfois violente, mais omniprésente. Certains pays, comme la Belgique ou la France, plus fragiles que d’autres, ont réagi en tentant de fermer leurs frontières. L’état d’urgence n’est plus l’exception, mais la règle. Le temps du vivre-ensemble, du communautarisme, du respect des religions appartient déjà au passé. En effaçant les frontières, on a construit des murs. L’ère de la kalatchnikov  a succédé à celle des bisous. Une vision apocalyptique de l’avenir se construit dans les têtes quand elle n’est pas déjà présente dans les rues, les stades ou lieux de culte. Ne pas stigmatiser, c’est encore le stigmatiser. Et même si l’on craint de nommer l’ennemi, il est déjà désigné. Lui-même s’en réclame : c’est l’islam. Celui de hier ou celui d’aujourd’hui ? Peu importe. Il frappe où il veut, quand il veut, comme il veut. Il a un embryon d’Etat, des soutiens financiers et militaires. Et même des concurrents qui ne savent pas vraiment comment s’en accommoder. Au Proche-Orient, bien sûr.

En France, la panique a gagné les esprits : on croyait les musulmans assimilables : ils ne le sont pas forcément. On croyait le Coran un Livre Saint. Il ne l’est pas. On croyait pouvoir acheter la paix sociale à l’aide de subventions. On n’a fait que la preuve de notre faiblesse, de notre niaiserie, de notre pacifisme bêlant. On a refusé de voir que l’ennemi s’infiltrait à l’intérieur de notre civilisation, cependant qu’il s’étendait dans le monde entier. Et maintenant, l’heure de résister a sonné. Les premiers à combattre ce cancer, et les mieux armés, sont les musulmans eux-mêmes, car ils ont déjà développé des défenses immunitaires. Ils savent que leur religion qui a, sans doute de bons côtés,  mais le nazisme et le communisme en avaient aussi, a engendré un docteur Frankenstein qui sème la mort avec une prodigalité quasi divine, sans doute pour mieux la dominer, tout en se réclamant d’un Dieu devenu fou furieux et avec l’aide d’hommes d’affaires qui anticipent sur l’avenir : une islamisation douce ou brutale de la planète conforterait leur pouvoir. Après tout, la religion est aussi un business. Et comme l’Eglise catholique l’a montré au fil des siècles, un des plus juteux qui soit. Surtout quand le pétrole commence à manquer….

Une Europe en voie de décomposition morale et intellectuelle regarde avec des mines de vierges effarouchée ces milliers de migrants qu’elle accueille avec suspicion en se demandant s’ils représentent un danger ou une aubaine. Certains évoquent un Grand Remplacement des populations, voire une bombe démographique qui, à terme, signerait notre perte. D’autres évoquent l’égoïsme glacial de ceux qui refoulèrent les Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale et disent :  » Plus Jamais Ça !  » .  D’autres enfin ,dans des accès de masochisme, se félicitent d’une revanche des populations humiliées par le colonialisme et le capitalisme : après Tintin au Congo, voici venu le temps tant attendu des Congolais dans le pays de Tintin. Une Europe dépourvue de moyens de défense et déboussolée se tourne tantôt vers Obama qui est aux abonnés absents, tantôt vers Poutine qui bombe le torse, voire vers les Chinois dont on sait le plaisir qu’ils éprouvent à humilier les musulmans : pas de mosquées de plus de deux mètres de hauteur.

Faut-il bombarder quotidiennement l’Etat islamique un peu au hasard pour calmer la partie la plus belliqueuse de l’Opinion ? Faut-il, au contraire, reconnaître ce nouveau califat et y reléguer tous ceux qui nous menacent au nom d’Allah ? Qui sont nos alliés ? Qui a juré notre perte ? Nul ne le sait vraiment, d’autant que le raffinement de ceux qui s’expriment en français coïncide rarement avec la violence des propos qu’ils tiennent en arabe. Certes, l’homo festivus, mou et conciliant, continue à croire en sa supériorité. L’alcool, les mini-jupes, le mariage gay, l’avortement libre, les droits des femmes, voire la sécurité sociale et l’exception culturelle française, impensable que même les plus enragés des islamistes n’y succombent pas. Qui résisterait à Brigitte Bardot ?  Tout ce à quoi nous assistons présentement n’est qu’un mauvais rêve, un cauchemar dont nous n’allons pas tarder à nous réveiller. À titre personnel, je doute que ce soit le cas. Nous perdrons la guerre, car personne ne veut mourir pour sa patrie et son style de vie. Il n’y a qu’une chose que les hommes préfèrent à la liberté, disait Dostoïevski, et c’est l’esclavage. La forme que prend l’islam aujourd’hui ne nous décevra pas sur ce plan. Et la plasticité du psychisme humain nous amènera après quelques convulsions planétaires à trouver finalement assez normal ce qui nous semble aujourd’hui odieux ou menaçant. Sans doute payons-nous le fait de nous être laissés embobiner par des discours mielleux sur la paix et l’amour universels. Et d’avoir oublié que l’avenir se présente invariablement sous la forme d’une botte piétinant un visage humain….éternellement.

Apocalypse islam ?

Une menace pèse sur l’Europe : l’islam. Est-ce une religion ? Un mode de vie ? Une machine de guerre ? Personne n’est en mesure de répondre. Mais chacun pressent qu’une guerre civile est en cours. Parfois larvée, parfois violente, mais omniprésente. Certains pays, comme la Belgique ou la France,  plus fragiles que d’autres, ont réagi en fermant leurs frontières. L’état d’urgence n’est plus l’exception, mais la règle. Le temps du vivre-ensemble, du communautarisme, du respect des religions appartient déjà au passé. En effaçant les frontières, on a construit des murs. L’ère de la kalachnikov  a succédé à celle des bisous. Une vision apocalyptique de l’avenir se construit dans les têtes quand elle n’est pas déjà présente dans les rues, les stades ou lieux de culte. Ne pas stigmatiser, c’est encore le stigmatiser. Et même si l’on craint de nommer l’ennemi, il est déjà désigné. Lui-même s’en réclame : c’est l’islam. Celui de hier ou celui d’aujourd’hui ? Peu importe. Il frappe où il veut, quand il veut, comme il veut. Il a un embryon d’Etat, des soutiens financiers et militaires. Et même des concurrents qui ne savent pas vraiment comment s’en accommoder. Au Proche-Orient, bien sûr.

En France, la panique a gagné les esprits : on croyait les musulmans assimilables : ils ne le sont pas. On croyait le Coran un Livre Saint. Il ne l’est pas. On croyait pouvoir acheter la paix sociale à l’aide de subventions. On n’a fait que la preuve de notre faiblesse, de notre niaiserie, de notre pacifisme bêlant. On a refusé de voir que l’ennemi s’infiltrait à l’intérieur de notre civilisation, cependant qu’il s’étendait dans le monde entier. Et maintenant, l’heure de résister a sonné. Les premiers a combattre ce cancer, et les mieux armés, sont les musulmans eux-mêmes, car ils ont déjà développé des défenses immunitaires. Ils savent que leur religion qui a, sans doute de bons côtés,  mais le nazisme et le communisme en avaient aussi, a engendré un docteur Frankenstein qui sème la mort avec une prodigalité quasi divine, sans doute pour mieux la dominer, tout en se réclamant d’un Dieu devenu fou furieux et avec l’aide d’hommes d’affaires qui anticipent sur l’avenir : une islamisation douce ou brutale de la planète conforterait leur pouvoir. Après tout, la religion est aussi un business. Et comme l’Eglise catholique l’a montré au fil des siècles, un des plus juteux qui soit. Surtout quand le pétrole commence à manquer…

Une Europe en voie de décomposition morale et intellectuelle regarde avec des mines de vierge effarouchée ces milliers de migrants qu’elle accueille avec suspicion en se demandant s’ils représentent un danger ou une aubaine. Certains évoquent un Grand Remplacement des populations, voire une bombe démographique qui, à terme, signerait notre perte. D’autres évoquent l’égoïsme glacial de ceux qui refoulèrent les Juifs durant la Deuxième Guerre mondiale et disent :  » Plus Jamais Ça !  » .  D’autres enfin ,dans des accès de masochisme , se félicitent d’une revanche des populations humiliées par le colonialisme et le capitalisme : après  » Tintin au Congo « , voici venu le temps tant attendu des Congolais dans le pays de Tintin. Une Europe dépourvue de moyens de défense et déboussolée se tourne tantôt vers Obama qui est aux abonnés absents, tantôt vers Poutine qui bombe le torse, voire vers les Chinois dont on sait le plaisir qu’ils éprouvent à humilier les musulmans : pas de mosquées de plus de deux mètres de hauteur.

Faut-il bombarder quotidiennement l’Etat islamique un peu au hasard pour calmer la partie la plus belliqueuse de l’Opinion ? Faut-il, au contraire, reconnaître ce nouveau califat et y reléguer tous ceux qui nous menacent au nom d’Allah ? Qui sont nos alliés ? Qui a juré notre perte ? Nul ne le sait vraiment, d’autant que le raffinement de ceux qui s’expriment en français, coïncide rarement avec la violence des propos qu’ils tiennent en arabe. Certes, l’homo festivus, mou et conciliant, continue à croire en sa supériorité. L’alcool, les mini-jupes, le mariage gay, l’avortement libre, les droits des femmes, voire la sécurité sociale et l’exception culturelle française, impensable que même les plus enragés des islamistes n’y succombent pas. Qui résisterait à Brigitte Bardot ?  Tout ce à quoi nous assistons présentement n’est qu’un mauvais rêve, un cauchemar dont nous n’allons pas tarder à nous réveiller. À titre personnel, je doute que ce soit le cas. Nous perdrons la guerre, car personne ne veut mourir pour son patrie et son style de vie. Il n’y a qu’une chose que les hommes préfèrent à la liberté, disait Dostoïevski, et c’est l’esclavage. La forme que prend l’islam aujourd’hui ne nous décevra pas sur ce plan. Et la plasticité du psychisme humain nous amènera après quelques convulsions planétaires à trouver finalement assez normal ce qui nous semble aujourd’hui odieux ou menaçant. Sans doute payons-nous le fait de nous être laissés embobiner par des discours mielleux sur la paix et l’amour universels. Et d’avoir oublié que l’avenir se présente invariablement sous la forme d’une botte piétinant un visage humain…éternellement.

Ce samedi 21-11, Le casse-tête chinois de Benoit Hamon…

Une anecdote pour débuter:  Alexandra Laignel-Lavastine a voulu savoir le samedi matin 14 novembre comment les jeunes de son quartier, dans le 93, avaient vécu cette nuit de carnage. Se pouvait-il que les images des tueries qui passaient en boucle  dans les cafés les laissent indifférents ? Elle s’attendait à un vague: « Là quand même ils abusent ! »
Pour en savoir plus, elle a fait ce que tout journaliste consciencieux devrait faire : s’immerger dans la population. Première surprise : rien ne laisse deviner qu’une tragédie vient de frapper le pays. Quand elle évoque ce qui vient de se passer, on la regarde comme une extra-terrestre quand ce n’est pas avec hostilité.

« Tu crois quand même pas ce qu’ils nous racontent ? », dit l’un, cependant qu’un autre habitué du café surenchérit :  Réfléchis trois secondes : un musulman, ça tue pas. Tuer, chez nous, c’est haram. C’est marqué dans le Coran. » Alexandra joue alors la carte bobo nunuche bien-pensante – rôle qu’affectionnent les invités de On n’est pas couché. Elle dit : « Certes, l’islam est une religion de tolérance et de paix, mais il peut y avoir de mauvais musulmans, des fanatiques qui le déforment et s’en servent à des fins politiques. »  Elle s’entend répondre : « C’est quoi ces conneries ? On sait tous que les images et les communiqués, c’est du bidon. »

Et là, cette chère Alexandra reçoit le coup de massue : « La vérité de toute façon, on la connaît: c’est  un complot contre nous et contre l’islam, comme avec Merah et le reste. Le but, c’est de salir les musulmans. On ne peut plus nous enfumer.  » Tout le monde approuve. Et quand Alexandra cherche à en savoir plus sur ce fameux complot, elle devine ce qui va suivre :  » Les criminels qu’il faut détruire à la kalach, c’est les Juifs ! Mais ça tu ne pourras jamais l’écrire dans ton journal vu qu’ils contrôlent tout.  » Avec ces trois mots magiques – Juif, sioniste, complot – la tension monte. Le reste, chacun peut le deviner.

Évidemment, comme Yann Moix on peut conseiller à chaque Français de souche d’envoyer une lettre d’amitié à ses amis musulmans ou se réjouir comme Ruquier qu’on dessine des cœurs sur les mosquées. Voire, comme la majorité des invités de l’émission de Taddéi, Ce soir ou jamais, s’autoflageller et battre sa coulpe en décrétant que les arabo-musulmans sont traités comme des sous-hommes en France. Et que, oui, il faut rester unis et surtout ne pas relâcher sa vigilance face à un fascisme et à une xénophobie qui ont le vent en poupe.

« Qu’est-ce qui nous unit ?  » se demande avec une une componction digne d’un cardinal du Vatican le philosophe Roger-Pol Droit qui officie au Monde et qui distille avec gourmandise des banalités qui ne fâcheront jamais personne. La légèreté, la fête, la baise, le vin…oui, ne cédons sur rien. L’exception française est là et, paradoxalement, elle n’a rien d’exceptionnel. Comme le dit l’invité d’honneur, Benoît Hamon, « ça ne suffira peut-être pas à vaincre nos ennemis !  »

Mais oui, la France est en guerre. Mais de quelle guerre s’agit-il et contre qui et avec quels alliés la menons-nous ? Là, ce pauvre Benoît Hamon ne cache pas son embarras. Quand Léa Salamé lui demande pourquoi nous sommes, nous Français, si proches de l’Arabie Saoudite et du Qatar – qui financent l’État islamique que nous combattons – et pourquoi nous leur vendons des armes, il lâche le morceau : parce que nous sommes pauvres et qu’eux sont riches. Et la Turquie ? Ce double, voire ce triple jeu de la Turquie ? Et Poutine, ami ou ennemi ? Et Bachar Al-Assad qui, lui au moins,  est cohérent comme on peut le voir dans l’entretien qu’il a donné à Valeurs Actuelles …sans oublier les rebelles syriens que nous avons armés…maintenant que le vent a tourné, on en fait quoi ? Un vrai supplice chinois pour ce brave Benoît Hamon qui tente tant bien que mal de défendre sa ville de Trappes qui fournit chaque mois un lot appréciable de combattants à l’Etat islamique.

Tout cela n’est rien, bien sûr, à côté de ce que subit chaque dimanche le dessinateur belge un rien démago, Philippe Geluck, harcelé  par sa femme qui veut jouer au Scrabble avec lui. Il cède comme il finira par céder aux requêtes des bons musulmans. Pas comme Oscar Freysinger, censuré par le quotidien suisse Le Temps, pour avoir affirmé notamment que « le crépuscule des dieux approche et nous ne voulons rien voir venir. C’est le déni qui nous tuera. Nous nous sommes évertués à nourrir sur notre sein le serpent qui nous mordra et nous le considérons toujours comme un doux chaton ronronnant.  » Et pourquoi Laurent Ruquier ne l’inviterait-il pas….une fois, une fois seulement , pour qu’on entende un autre son de cloche ?

Les détecteurs de pédophiles…

Il existait des détecteurs de mensonges dont l’efficacité était pour le moins douteuse. Le psychologue suisse, Carl Gustave Jung,  était à l’origine de cette découverte qui nous enchantait dans les films américains des années cinquante, surtout quand il s’avérait que le coupable n’était pas celui que la police scientifique avait désigné.

Il existera bientôt des détecteurs de pédophilie – la hantise de l’époque – qui nous permettront de distinguer qui est dangereux, peu ou prou, et qui est susceptible de récidiver en enregistrant les réactions cérébrales et physiologiques à des images lascives de petits garçons et de petites filles dénudées. Un bon moment pour ceux qui feront passer le test, un sale quart d’heure pour les amateurs de Lolitas, un malaise cardiaque assuré pour les émotifs.

Ces appareils, mis au point au point avec l’argent de la Confédération helvétique par les universités de Bâle et de Zürich, évalueront même l’efficacité des thérapies mises œuvre pour remettre le délinquant sexuel dans le droit chemin. On devrait d’ailleurs développer ce type de technologies pour nous assurer que tel lecteur du Coran n’est pas un futur terroriste ou que telle jeune jeune fille fashionvictime ne succombera pas aux délices de l’anorexie.

Bref, pour l’instant, les enfants eux au moins sont protégés et les « vilains messieurs » – on se demande d’ailleurs pourquoi les femmes sont exclues de ce cercle – devront se tenir à carreau ou redoubler de vigilance. Il va de soi que nous ne pouvons que nous en réjouir, même si nous savons que le diable dispose souvent d’une redoutable avance sur toutes les technologies … et que ces dernières font sans doute partie de ses desseins.