
Il est rare que quatre conflits décisifs pour les prochaines décennies se livrent simultanément : autant dire qu’observé de Sirius, nous assistons à un spectacle que seuls quelques esprits perspicaces avaient pressenti. Comme il semble loin le temps où finalement deux forces en présence, l’impérialisme américain et le communisme mondialisé,s’anathémisaient sans réelle volonté de s’anéantir, provocant par là-même une certaine lassitude chez tous ceux qui jugeaient cet « équilibre de la terreur », cette guerre de plus en plus tiède – glaciale, il est vrai, à l’époque de Staline et de Mao – un peu vaine, voire totalement kitsch.
Et nous voici maintenant à l’heure où quatre conflits qui concernent notre humanité même, se déroulent sous nos yeux, même si la plupart d’entre nous préfèrent ne rien voir, convaincus qu’ils sont que le vivre-ensemble est encore de mise. Nous aimerions leur donner raison et croire que tout est bien qui finit bien. Nous doutons que ce sera le cas car nous sommes en présence de forces incompatibles qui n’aboutiront à aucune paix, aucune guerre n’étant vraiment déclarée. Ce qui se joue est d’autant plus passionnant à observer, presque autant que la coupe du monde de football, et chacun peut parier sur l’issue de ces conflits.
Le premier oppose, bien sûr, l’islamisme à la culture judéo-chrétienne. À titre personnel, je ne donne pas cher de cette dernière. Seuls les musulmans sont encore capables de mourir pour leur foi, ce qui leur donne un avantage considérable.
Le deuxième dont nous observons chaque jour, navrés ou satisfaits, la progression est ce qu’il est convenu d’appeler le néo-féminisme qui aspire à prendre une revanche sur le patriarcat qui aurait soumis pendant des siècles des pauvres petites femmes sans défense. Allons-nous assister à l’agonie du vieux mâle blanc sous la lumière des halogènes? Je n’en serais guère surpris.
Le troisième conflit oppose les mondialistes et les souverainistes. Il fut un temps où il était du dernier chic d’affirmer qu’un homme qui se respecte n’a pas de patrie et de revendiquer le statut d’apatride. Ce temps est révolu. On peut le regretter – c’est mon cas – mais il n’est plus question d’être chic, juste de défendre ou non sa patrie. Les mondialistes ont quelques longueurs d’avance, mais la partie n’est pas jouée. Le mondialisme aurait pour conséquence la victoire du dragon chinois. Et, à tort ou à raison, nombreux sont ceux qui prônent une position de repli. Sans doute est-ce un peu tard…
Avec la pandémie qui occupe les esprits quotidiennement, au-delà des problèmes strictement médicaux, ce sont deux conceptions de nos sociétés qui s’affrontent : l’une que l’on peut qualifier de biocratique, les nazis en rêvaient, et l’autre un peu vieux jeu de démocratique. Michel Foucault avait prévu l’avènement de la biocratie. Les faits semblent lui donner raison. Certains, comme Malraux , avaient annoncé que le vingt et unième siècle serait religieux ou ne serait pas. Le pari est perdu. Je me garderai bien de jouer au prophète, mais même du point de vue de Sirius, l’avenir, à supposer qu’il y en ait un, s’annonce moins réjouissant que certains ne l’espéraient et plus sombre que ce qu’un Président constamment en état d’ébriété narcissique avait nommé « le monde d’après » qui est celui qui avive notre nostalgie. Le spectacle n’en reste pas moins passionnant pour autant.
Après la farce (qui aura duré quelques décennies de temps perdu) – « l’impérialisme américain et le communisme mondialisé s’anathémisaient sans réelle volonté de s’anéantir » (Roland Jaccard), voici l’avènement du « néo-féminisme qui aspire à prendre une revanche sur le patriarcat qui aurait soumis pendant des siècles des pauvres petites femmes sans défense. Allons-nous assister à l’agonie du vieux mâle blanc sous la lumière des halogènes? Je n’en serais guère surpris ».
Moi non plus…
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Cher Monsieur Jaccard, je suis en train de lire votre « Exil intérieur », paru chez Seuil, passionnant et assez visionnaire puisque publié en 1975 je crois. Concernant votre billet ici, vous délimitez bien les conflits actuels, en effet, et vous auriez pu y rajouter le péril environnemental (climat, dévastation des ressources). Cependant, ces conflits en ont chassé d’autres, c’est l’éternel recommencement des luttes de pouvoir. L’Occident se trouve attaqué par le Tiers-monde après l’avoir si longtemps dominé et exploité, le repli sur soi (et son territoire) répond aux excès de l’universalisme, et ce féminisme guerrier ne veut que faire subir aux hommes ce qui aura été subi par les femmes. Les prédateurs en fabriquent d’autres, tant que cette mécanique subsistera l’Humanité glissera, lentement mais sûrement, vers le gouffre. Cordialement vôtre.
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Histoire suisse
Combien de préservatifs un Suisse porte-t-il lors d’un rapport sexuel ?
– Trois, pour éviter de salir celui du milieu. →(Jacques Drillon)
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