Ce 5.1.2021

Rien, ai-je pensé avant de m’endormir, rien ne devrait dans la vie nous frapper plus que ce simple fait : elle finit, éteignant ainsi notre vanité, notre cupidité et notre lubricité , ce dont nous devrions nous féliciter. Ce modeste aveu : j’en suis incapable.

Une hypothèse souvent formulée par Proust : tout se passe dans notre vie, comme si nous y entrions avec le poids d’obligations contractées dans une vie antérieure. Auquel cas, j’espère avoir payé mes dettes et n’être pas tenu de repasser par la case départ. Quant aux plaisirs, parfois intenses, que j’ai pu éprouver, ils n’ont jamais été que le prélude à des malheurs illimités. Je présume qu’il en est de même pour chacun. Mais nous pressentons qu’il est préférable de le dissimuler : mieux vaut faire envie que pitié. Et pourtant nous savons bien que nos vies se résument à deux mots : misère et ridicule. C’est le titre que j’avais voulu donner à un de mes livres paru aux éditions Grasset ( «L’âme est un vaste pays»). On m’avait objecté qu’on en vendrait pas un seul exemplaire. J’ai donc appris à maquiller la réalité. Ce dernier aveu : je n’en suis pas fier.

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Une réflexion sur “Ce 5.1.2021

  1. Un seul mot suffirait: humiliation. Non seulement il n’est jamais trop tard pour arrêter de maquiller la réalité mais c’est le moment quitte à perdre en élégance si c’est pour gagner un splendide final en tombant le voile et décevoir tout son petit monde (qui flottait sur des malentendus de prose nihiliste purement littéraire) sauf deux ou trois qui nous compris. Ce qui nous épargnerait au passage les doux éloges de niais.

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