Les femmes savent-elles écrire ? Parfois, certes. Bien que j’en doute. Il leur manque le sens de l’absurde et du dérisoire. Jeunes, elles sont prisonnières de leurs sentiments. Vieilles, de leurs ressentiments. Rares sont celles qui parviennent à s’échapper. S’il me fallait en retenir une, ce serait Dorothy Parker dont l’épitaphe gravée sur son urne funéraire : « Excusez- moi pour la poussière » est un trait de génie. D’ailleurs maintenant que j’y pense, toutes les femmes devraient s’excuser pour la poussière…
Il n’est guère surprenant que Dorothy Parker se soit liée d’amitié avec les Fitzgerald et, bien sûr, avec Louise Brooks. J’ai éprouvé également une certaine sympathie pour Anaïs Nin qui se réjouissait d’avoir couché avec son père. C’est un aveu qu’on ne trouve jamais chez nos écrivaines contemporaines. Mais pour le ressentiment, force m’est d’admettre qu’elles sont imbattables, Annie Ernaux en tête.
Extraites de ses « Hymnes à la haine », voici comment Dorothy Parker les décrit :
« Et puis il y a les Petites Fleurs Sensibles,
Les Pelotes de Nerfs…
Elles ne ressemblent pas aux autres et ne se privent pas de vous le rappeler.
Il y a toujours quelqu’un pour froisser leurs sentiments,
Tout les blesse…très profondément,
Elles ont toujours la larme à l’œil…
Ce qu’elles peuvent m’enquiquiner, celles-là, à ne parler jamais que des Choses Réelles,
Des choses qui Importent Vraiment.
Oui, elles savent qu’elles aussi pourraient écrire…
Les conventions les étouffent :
Elles n’ont qu’une seule idée, partir…partir Loin de Tout !
Et moi je prie le Ciel : oui, qu’elles foutent le camp !
Au moins Annie Ernaux avec son ressentiment d’origine sociale confinant à la pathologie, en a fait une oeuvre cohérente qui retient l’attention contrairement à ses consoeurs bien nées du centre ville qui n’ont rien à dire (sauf les chanceuses comme Anaïs Nin ou Christine Angot) et se sont empressées de signer sa pétition contre Richard Millet. Que la gourdasse des champs née dépourvue sans moyens, finisse par prendre l’ascendant et retourner le cerveau de celles des centre villes a quelque chose de réjouissant.
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En effet, la vie d’Anaïs Nin est nettement plus intéressante que celle d’Annie Ernaux dont la pâle figure en photo parle pour elle !…
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…Et si j’admire le caractère trempé d’Angot remettant en place toutes ces néo féministes ontologiquement victimes, Anaïs et Henry ça a tout de même plus d’allure que Christine et Doc Gynéco ou son copain…
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Si Christine avait autant apprécié son papa que Anaïs, peut-être l’aurai-je lue. Trop sensible et n’aimant que les jolies histoires j’ai préféré lire le récit autobiographique (« Passion simple »1992) de Annie qui se tapait des jeunes à l’inverse de Anaïs que se tapait des vieux.
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