LES PHILOSOPHES PLUTÔT QUE LES VIROLOGUES…

Il vaut mieux prêter attention aux philosophes qu’aux virologues : les premiers ont une vision holistique du monde, les seconds adoptent la position du docteur Knock, quand ils ne se prennent pas tout simplement pour le père Ubu. Quiconque a lu Jean Amery ou l’enquête du docteur Lifton sur les médecins nazis n’aura pas manqué d’être surpris par l’inhumanité dépourvue de toute idéologie, hormis sanitaire, des carabins réquisitionnés par le Troisième Reich pour faire l’ignoble travail qui répugnait même aux SS les plus convaincus.

J’y songeais en lisant le manifeste d’ un des philosophes les plus importants, Giorgio Agamben, de ce siècle, manifeste passé presque inaperçu et qui s’intitule : « Un pays sans visage ». Il débute par une citation de Cicéron : « Ce qu’on appelle un visage ne peut exister chez aucun animal excepté l’homme et il exprime le caractère. » Ce que le visage exprime, n’est pas seulement l’état d’âme d’un individu, c’est avant tout son ouverture, sa manière de s’exposer et de se communiquer aux autres hommes. « Il est le lieu même de la politique », insiste Agamben.
Intuitivement, dès lors que le masque a été imposé, j’ai aussitôt pensé avec Agamben qu’un pays qui renonce à son propre visage et oblige de couvrir avec des masques – autrement dit : des muselières – en tout lieu le visage de ses propres citoyens est, alors, un pays qui a effacé de soi toute dimension politique : Olivier Véran en est l’illustration parfaite. Sans aucune preuve scientifique de son efficacité et de son innocuité, le masque a effacé toute trace d’humanité dans un espace vide soumis à chaque instant à un contrôle sans limites. Que nous reste-t’il maintenant sinon à adresser des messages à des hommes sans visage ? On en vient à se demander si la mort ne serait pas préférable. Les optimistes se raccrochent à l’idée que demain ou après-demain, avec l’arrivée des vaccins, on pourra à nouveau vivre comme avant. Ce qui caractérise les optimistes, c’est qu’ils se raccrocheraient à la queue d’un serpent pour préserver leurs illusions. Eux aussi devront déchanter, le monde de demain ne sera pas le même que celui d’hier en un peu pire, selon la formule de Houellebecq. Il sera sans âme. À titre personnel, je refuse de vivre dans un pays sans visage. Quoi qu’ il m’en coûte !

Une réflexion sur “LES PHILOSOPHES PLUTÔT QUE LES VIROLOGUES…

  1. J’ai eu l’occasion de recueillir un jour les confidences d’une jeune étudiante en médecine. Je me souviens encore de mon effroi, je découvrais une façon d’être au féminin que j’imaginai naïvement réservée aux hommes avant de vérifier au fil du temps que ces derniers supportaient moins bien la vue du sang que les premières. J’en ai conclu que si les nazis avaient été moins misogynes et laissé plus de place aux femmes dans leurs expérimentations, la médecine serait peut-être en avance aujourd’hui. A ce propos, il serait temps de retourner les applaudir à 20h à vos fenêtres (les infirmières, pas les nazis c’est plus d’actualité)

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