L’AUTORITÉ DU DÉTAIL MESQUIN

Cioran rappelait cette promenade avec une amie qui affirmait doctement que le « divin » était présent en chaque créature. L’écrivain désigne alors du doigt une mégère insupportablement vulgaire : « Dans celle-là aussi ? » Elle ne sait que répondre, tant il est vrai que la théologie et la métaphysique abdiquent devant l’autorité du détail mesquin.
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J’approuve totalement Caraco lorsqu’il écrit que la plupart des hommes feraient mieux de se couper la gorge plutôt que de languir à la surface d’eux-mêmes.
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Ce que j’ai de commun avec Albert Caraco, outre mon athéisme et ma misogynie, c’est le plaisir que je je prends à froidement scandaliser mes lecteurs, non pour qu’ils se hérissent, mais pour qu’ils se réveillent.
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Quand s’arrête une psychanalyse ? La réponse la plus cynique qui a cours chez les psys : « Quand le patient est ruiné »
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Trois vacheries justifiées :
  1. Henry de Montherlant disant de Paul Claudel que c’est du music-hall pour archevêques…
  2. Paul Morand à propos de Jean d’Ormesson : comment peut-on être aussi niais et avoir dix agrégations et deux licences ? Cet esprit fin et distingué tombe dans le Guy des Cars et le Peyrefitte.
  3. Marguerite Yourcenar disait de Marguerite Duras qu’une chose qu’elle ne lui pardonnera jamais, c’est son titre : « Hiroshima, mon amour ». Elle ajoutait : « Hiroshima, j’y suis allée. Effrayant. Comme si après avoir été à Auschwitz, on écrivait : «  Auschwitz, mon petit chou… »
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Un ami écrivain ( de ma génération ) me raconte qu’il a voulu écrire un article sur un livre dont il estimait qu’il n’était pas reconnu à sa juste valeur. Une fois achevé, il le donne à lire à sa femme qui s’exclame : « Mais tu l’as déjà écrit il y a deux ans. » Il vérifie. Au mot près, c’est exactement le même. Ce qui confirme le mot de Proust : «  Dans la première partie de sa vie, l ‘écrivain plagie. Dans la seconde, il s’auto-plagie. » Nous en sommes tous là.
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J’évite d’écrire mon autobiographie : elle révélerait que tout va bien, sauf ma mémoire.
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