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Celui qui se déclare heureux n’a fait que monter en grade dans la hiérarchie de sa propre folie.
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J’ignore pourquoi, mais le mois d’août est le plus angoissant. Je le supprimerai volontiers du calendrier.
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Le slow appartient à l’ancien monde. Le plan cul au nouveau.
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« Il y a de la rumba dans l’air….ta vie tu ne peux pas la refaire… » chante Alain Souchon. Et les larmes me viennent aux yeux.
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Si la vie est souffrance, à quoi bon la prolonger inutilement ?
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Sans y avoir jamais mis les pieds, Cioran affirmait que le Japon est la réussite la plus exquise de la Création. Je confirme et salue sa perspicacité.
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Dans un livre de Guido Ceronetti ouvert au hasard, je tombe sur cette réflexion digne de notre ami Cioran : « Aucune femme ne s’aime vraiment, si ce n’est superficiellement, parce qu’elle a le pressentiment de l’épouvantable réalité qu’elle cache. »
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Et également ce mot de Ceronetti que je reprendrais volontiers à mon compte : « Les paroles des optimistes poignardent dans le dos l’infini martyre des êtres humains. »
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Du mail très affectueux que m’envoie Gabriel Matzneff, je retiens ce passage concernant Cioran. « En 2017, écrit Gabriel, je m’étonnais de ce que l’immeuble de la rue de l’Odéon où vécut notre bon maître de Dieppe ne fut pas encore orné d’une plaque lui rendant hommage. Nous sommes en 2019 et, à la mairie de Paris, rien n’a été fait. Certes, de la plaque, Cioran n’en aurait rien à foutre, mais ce n’en est pas moins dégueulasse. Penses-tu que cela vaille le coup que nous tentions quelque chose auprès des « autorités » ou est-ce peine perdue ? »
Je sais par l’ambassadeur de Moldavie qui m’avait invité à faire une conférence sur Cioran – il fut beaucoup question de la Bessarabie dans les questions qui suivirent, ce qui me laissa perplexe, car j’ignorais tout de la Bessarabie – que son passé politique avait rendu Cioran « infréquentable » dans les milieux bien-pensants, aussi bien à Paris qu’à Bucarest. Je l’ai dit à Gabriel. Il termine son message par ces mots auxquels je souscris pleinement : « La vulgarité, la bêtise et le quackérisme ne cessent d’étendre leur empire sur l’entière planète. Pour leur échapper, certains n’ont pas d’autre solution que de se pendre dans leur cellule new-yorkaise ( il fait allusion à l’affaire Epstein). À quand notre tour, cher Roland ? «

Bonjour Monsieur Jaccard,
Crooner de Kazuo Ishiguro, le sujet d’un prochain texte? De ces surprises de piscines.
Clin d’oeil de まる 茶
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J’étais ami avec Cioran, comme Matzneff. L’expression « notre bon maître de Dieppe » m’amuse un peu.
Dieppois, je me suis promené une centaine de fois avec lui. Mais, à Dieppe, il n’avait qu’un minuscule logement qui avait comme avantage principal celui-ci : assis devant son bureau, il voyait par une sorte de vasistas, sur un toit en pente, le vieux château qui domine la ville sur la falaise. Et son logement principal où je suis allé bien des fois, se trouvait rue de l’Odéon. Il l’occupait avec Simone Boué. Il m’avait expliqué qu’il bénéficiait de je ne sais quelle législation qui lui permettait de ne pas avoir de loyer trop élevé. Et comme il n’a jamais été salarié, c’est Simone, agrégée, d’anglais, qui faisait bouillir la marmite. Il m’avait dit aussi que des années durant il s’était inscrit à la fac…pour bénéficier du restau U, évidemment pas du tout pour suivre des cours.
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Il n’était pas nécessaire de souligner que G.M. faisait allusion au courageux Epstein, pour son lectorat et le vôtre l’allusion était claire. Mais ce drame affreux ne suffit pas aux rigoristes! L’absence de procès les met en rage, ils trépignent, cherchent d’autres victimes, les complices du « monstre », ils vont les trouver en France, paraît-il. Et jusque dans nos bras s’il le faut?
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Il est évident que Cioran n’aurait pas souhaité de plaque pour marquer l’emplacement de la tanière de son vivant. Comme quoi on peut toujours compter sur ses propres amis pour être trahi. Vanessa a privé Matzneff de sa plaque en échange de sa célébrité posthume qui permettra aux lecteurs des générations futures vaccinées de redécouvrir ses écrits, ressortis du placard, de l’époque de la liberté finissante (avec un avertissement sur la couverture comme pour la réédition récente de My Kampf d’Adolf). Par cet intermédiaire ils entendront parler de Cioran sans avoir eu besoin de passer devant sa plaque, et la mairie fera des économies.
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