POURQUOI JE NE SUIS PAS DEVENU PSYCHANALYSTE…

J’ai trouvé la réponse, celle que je n’osais pas formuler, chez Lacan. Mais elle figure déjà chez Freud. La voici :  »  Notre pratique est une escroquerie, bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué, c’est quand même ce qu’on appelle d’habitude du bluff. Du point de vue éthique, c’est intenable notre profession. C’est bien d’ailleurs pour ça que j’en suis malade, parce que j’ai un surmoi comme tout le monde.  » ( Extrait d’une conférence prononcée à Bruxelles le 26 février 1977 ).

Quand j »ai reçu mes premiers patients, j’avais tellement l’impression d’être un imposteur que je ne parvenais pas à leur demander des honoraires. J’ai encore le souvenir très précis d’une jeune fille qui refusait de se lever du divan avant que je l’aie dépucelée. Et celui d’un homme dans la quarantaine humilié par sa femme qui lui interdisait de lire les journaux dans leur appartement. Au cinéma, elle lui infligeait la présence de son amant. Et je n’ai pas oublié, car ce fut un moment décisif, cette héritière qui hésitait entre une croisière autour du monde et une psychanalyse. Je lui conseillai la croisière.

Quelques mois plus tard, je mettais un terme à cette mascarade. Moi aussi j’avais un surmoi. Sans doute hypertrophié par le calvinisme. Il s’est assoupli avec l’âge et la vie parisienne. Eussé-je été Viennois à l’époque de Freud que j’aurais sans doute eu moins de scrupules. Quant aux psychanalystes lacaniens que j’ai pu observer de près, leur absence totale d’éthique m’a  laissé   perplexe. J’ai toujours pensé, disait Freud, que les premiers à embrasser cette profession seraient les spéculateurs et les cochons. Il oubliait les perroquets.

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JE NE SUIS PLUS LÀ

Seul
À la gare de Lausanne
Une larme

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Cette chaleur
Qui m’étouffe
N’est plus celle de notre amour

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Chambre 612
Plus jamais
On n’entendra ses cris

CxxxxxxC

À qui lirai-je
Albertine disparue
Maintenant

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Tant de noms oubliés
Dans ce carnet
Le sien y figure encore

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Ses seins
Comme j’aimais
Les caresser

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Caroline ne viendra jamais
À Lausanne
Trop de fautes d’orthographe

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Louise non plus
N’est pas Brooks
Qui veut

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Seul comme Kafka
Même pas
Juste un vieux parmi d’autres vieux

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La nuit Ludwig Hohl
Me raconte des histoires
De hérissons qui se métamorphosent en éléphants

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Voilà qui aurait plu à Marie
Mais elle n’est plus là
Moi non plus d’ailleurs

FIN