Certains s’étonneront de ne plus voir mes vidéos : elles ont toutes été supprimées par YouTube. Depuis dix ans environ, je prenais plaisir quotidiennement à tenir mon journal intime avec cette caméra-stylo dont rêvait Alexandre Astruc. Elle était enfin à ma disposition. J’en ai usé et abusé me moquant de l’esprit du temps, prenant la défense d’ Éric Zemmour et de David Hamilton, improvisant des aphorismes cyniques, laissant la parole à deux de mes poètes favoris – Ishikawa Takuboku et Richard Brautigan – et filmant souvent mon ami Steven Sampson, le double de Philipp Roth, entouré de délicieuses créatures. J’y ai relaté mes périples en Asie et mes après-midis à la piscine de Pully où le tennis de table tenait une large place, autant que les adolescentes qui nous observaient ébahies.
Ces vidéos avaient également un aspect documentaire. Je pense avoir été le seul à filmer Paul Nizon, le grand écrivain suisse, dans sa chambre à coucher, le philosophe Clément Rosset louant Vladimir Poutine, le psychanalyste François Roustang racontant les sermons qu’il tenait du haut d’une chaire à la cathédrale de Francfort ou encore Marie Céhère devisant avec Frédéric Beigbeder. La séquence la plus réussie était celle de Frédéric Schiffter parlant du blabla et du chichi de la philosophie dans un Lavomatic. Je m’arrête là pour ne pas vous accabler. Car maintenant il n’en reste rien. C’est un délinquant du Net qui vous parle, condamné sans sursis et à une peine perpétuelle. J’oubliais de dire que comme Houllebecq avec lequel je suis le plus souvent en accord je faisais l’éloge de Trump et me faisais un point d’honneur de ne rien lâcher aux furies féministes qui nous pourrissent la vie, ni aux adeptes de cette nouvelle religion – aussi idiote que les précédentes – qui veut qu’on s’emploie à « sauver la planète ». Dans ma dernière vidéo, je citais le mot du philosophe Wittgenstein : » La bombe atomique est certes un remède amer, mais salutaire. »
Il ne vous reste plus qu’à témoigner votre gratitude à YouTube de vous épargner de tels immondices et à moi de vous remercier d’avoir supporté des propos aussi abjects, même tempérés par des Schlager de Christian Anders et illustrés le plus souvent par de jeunes Japonaises kawaï.
Une expérience prend fin.
Je ne m’en lamente pas. J’en prends acte simplement, conscient que tout est condamné à disparaître. 
Le blog de Roland Jaccard 
Tu oublies de citer André Laude, mon plus grand regret va pour les vidéos que tu lui as consacré. Merci de l’avoir fait.
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Tout disparaîtra (André Pieyre de Mandiargues)
Et ça ne nous console pas.
Merci pour ces moments de glamour… Courage malgré le monde.
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Amitiés. Plus que jamais.
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Ne plus voir vos « haïkus »..va me manquer terriblement! Cette censure me rappelle aussi la suppression de la chronique de F.Beigbeder sur france inter, le jeudi matin. Avec toute ma considération.
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La bêtise a donc encore frappé…
Soyez remercié, cher Roland Jaccard, pour tous ces petits films intelligents et désabusés.
Je n’oublierai pas, entres autres, la voix traînante de Paul Nizon évoquer le whisky qu’il affectionne, dans sa petite chambre encombrée de livres.
Merci aussi de m’avoir fait découvrir François Bott.
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Cher Monsieur,
Entre Youtube qui vous snobe et le Lausanne Palace qui joue avec des allumettes, cette année 2018 manque singulièrement de tenue. Vivement un bel astéroïde qu’on rigole un peu.
Cordialement.
Giovanni dalle Bande Nere
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So long…
https://psychoseblanche.blogspot.com/2019/01/salut-lartiste.html
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Les images finissent toujours par trahir l’écrivain. Ce sont sans doute elles qui ont contribué à cet acte de censure. Seuls les écrits restent dans le meilleur des cas. Les lecteurs eux n’ont pas disparu.
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Les images magnifiques de David Hamilton n’ont strictement RIEN de « pervers » ou de « choquant »!… Le véritable Néo-Puritanisme actuel, venu tout droit des Etas-Unis, et sévissant à présent partout en « Occident », a totalement aboli toute volonté d’indépendance et de non-conformisme chez une grande majorité de nos concitoyens. Résultat: une ambiance intellectuelle et culturelle véritablement irrespirable et mortifère! Vivement que cet Âge des Ténèbres prenne fin…le plus tôt sera le mieux!
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Vous vous rendez compte… Le très beau site d’Olivier Mathieu en hommage à David HAMILTON a été CENSURE!!! Notre sinistre « démocratie » n’est plus que l’ombre d’elle-même!… Absolument et sans aucun doute!
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Nous vivons, hélas!, dans une période d’inversion totale et absolue des Valeurs! Une période répugnante, où tout ce qui est Beau et Pur est impitoyablement pourchassé, méprisé et voué aux Gémonies…tandis que la Laideur, la Décadence et la pourriture la plus abjecte sont systématiquement promotionnés et glorifiés! Oui, notre misérable époque est très profondément et absolument IGNOBLE!!… Dans tous les sens du terme! Qu’une Oeuvre aussi magnifique que celle de David Hamilton puisse être aujourd’hui si condamnée et méprisée dit des volumes sur le degré de conformisme et de pourrissement de notre misérable « Occident » actuel!
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Ce cortège de lamentations semble tout à fait en rapport avec son époque dont la caractéristique principale est de produire des anticonformistes geignards de l’anticonformisme pré existant, consistant à vomir leur époque dont ils sont partie prenante en crachant dessus. Cette splendide époque nous fait pourtant redécouvrir le plaisir de la transgression dont nous avons été privé depuis si longtemps. Ainsi lorsqu’on prend un livre de Matzneff dans sa bibliothéque (qui au passage a triplé de valeur) on éprouve un frisson inhabituel qu’on avait jamais eu l’occasion de vivre auparavant. On redécouvre l’oeuvre photographique de David Hamilton sous un oeil nouveau, sans parler des écrits et vidéos restantes de Roland Jaccard qui de son coté tient à préciser qu’il ne se lamente de rien et se contente de prendre acte. Ses lecteurs devraient s’en inspirer et se réjouir d’entrer dans la clandestinité, la seule qui vaille, celle des authentiques anti conformistes, ravis de leur sort comme leurs lointains prédécesseurs, sans passe vaccinal. Un exemple parmi d’autre; le tri a été fait en deux jours, entre les anti conformistes de pacotille et les autres, lors de la chute de Matzneff, atteint d’une balle en plein coeur par son ancienne nymphette préférée. Une fin héroïque tellement romantique, à la hauteur du personnage, comme seule notre époque peut dorénavant en produire, en offrant à Matzneff sa célébrité sur un plateau, ce dont il se réjouirait secrètement selon R.J. qui l’a mieux connu que quiconque. Alors vive la censure et le plaisir de la transgression enfin retrouvé, après une trop longue parenthèse tellement ennuyeuse de liberté d’expression tout azimut, le renouveau est enfin arrivé en nous promettant des catastrophes en cascade d’ostracisations en tout genre. On peut compter sur le retour de manivelle des filles abusées par l’ancienne soi disant liberté sexuelle qui n’a jamais eu lieu. Merci aux psys de pacotilles, ces nouveaux curés et agents du système, pour jeter de l’huile sur le feu. Que le spectacle commence. Il nous reste encore un peu de temps en attendant la bombe qu’aimait tant évoquer Roland Jaccard.
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