Burkinisation des esprits
Princesses saoudiennes en bikini
Je me souviens de princesses saoudiennes en bikini à Ryad et d’étudiantes en mini-jupe à Téhéran : l’idée de porter un burkini ne leur aurait pas traversé l’esprit. L’islam n’est pas seul en cause dans cette course à l’esclavage. Ce qui s’est produit à l’aube du XXI siècle, personne n’est en mesure d’en décerner les causes. Mais les piscines et les plages sont des lieux idéaux pour observer ces mutations. La liberté absolue qui y régnait et qui en faisait tout l’attrait ont laissé place à une anesthésie générale. Le regard lui-même est devenu chaste : admirer la perfection du corps d’un adolescent ou d’une adolescente crée un malaise. Le narcissisme régresse : le boudin n’a plus honte d’être un boudin. Le raffinement érotique appartient à une ère révolue.
La piscine Deligny ne reviendra plus
Le burkini ne signifie pas seulement que l’islamisation gagne du terrain, mais que la grâce féminine s’estompe. Le même phénomène s’observe au cinéma. Il semble irréversible. Il y a certes encore des exceptions et des combats d’arrière-garde. Mais l’époque où des jeunes filles graciles plongeaient nues dans la piscine Deligny, ne reviendra plus. D’ailleurs, elle aussi a coulé dans la Seine à la fin du vingtième siècle, emportant avec elle beaucoup du glamour parisien et un peu du souffle libertaire qui nous animait.
Soumission et dépression
Ne nous reste plus maintenant qu’à nous comporter en enfants sages, en adultes précautionneux et à feindre une joie factice. Le prix à payer sera soit l’asservissement à une religion qui nous est étrangère et ne veut pas nécessairement notre bien, soit une dépression généralisée. Et plus vraisemblablement encore les deux ensemble !
Bikini, Burkini il n’y a qu’une voyelle de différence, les deux faces d’une même pièce. On croise dans la même rue la nymphette avec le string qui dépasse du jean troué, et la fille sous son voile qui porte elle aussi un string sous ses vêtements. Les sous vêtements féminins affriolant font un tabac en Arabie Saoudite. La burkini est l’objet de tous les fantasmes en ce moment. Le désir, déclinant en Occident, se porte très bien en Orient qui nous a emprunté nos bikinis que de notre coté dorénavant nous rechignons à exhiber pour des raisons obscures ayant probablement trait à une perte de confiance dans l’affichage sans complexe de nos femelles face à l’arrivée imminente de l’ennemi qui s’apprête à se les approprier. Aussi d’instinct nous réinvitons les donzelles à se rhabiller avant la déferlante qui a d’ailleurs commencé, cela n’aura échappé à personne.
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