Jean-Paul Sartre, après avoir lu quelques pages d’Amiel, qu’il qualifiait de « maniaque de l’analyse », y était demeuré insensible. Il prétendait être plus curieux des idées et du monde que de lui-même.
« Je ne veux pas être hanté par moi-même jusqu’à la fin de mes jours. » Noble ambition qu’aurait sans doute approuvée Amiel ,conscient que le terme logique de ce qu’on appelle « vie intérieure » n’est autre que le Néant. On peut vouloir y échapper, on peut s’y complaire, mais on ne peut nier que tout finit par y aboutir. Amiel nous y conduit à sa manière qui est sans doute la plus désespérante de toutes et, par là-même, la plus jouissive.
Le blog de Roland Jaccard 
Mais savez-vous qu’André Weil avait utilisé le journal d’Amiel pour enseigner la lecture à sa sœur Simone?
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RJ le savait sans doute ; avec le temps, rien n’échappe a personne, car les atomes se touchent et le monde est plein. Bon, cela dit, c’est assez piquant d’apprendre que Simone Weil apprit la lecture dans le Journal d’Amiel et non dans Titi le Canard et Zozo la Poupée. Voici l’alternative telle qu’elle veut se présenter à mes yeux : a) la lecture d’Amiel avant l’âge de 7 ans développe exponentiellement l’intelligence et/ou la religiosité et/ou la tendance au célibat et/ou le masochisme et/ou l’empathie avec le monde ouvrier et/ou (l’on complètera) ; b) il n’y a pas de lien de cause à effet. Si vous savez deux enfants dans vos parages, jume(aux/lles) homozygotes, essayez d’exposer l’un des deux au Journal d’Amiel et l’autre, à Titi le Canard et Zozo la Poupée. Prévoyez de vivre âgé-e ; vérifiez en 2036 (pour le Centenaire de Sollers) si les deux jume(aux/lles) ont évolué, l’un-e vers l’intelligence et/ou etc. et l’autre, vers un bac + loto. Pourquoi cela, demanderez-vous. Mais pour vérifier l’existence d’un lien de cause à effet en tant que tel, dans les affaires du genre sensibilisation à la pêche à la ligne.
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