Jean-Paul Sartre, après avoir lu quelques pages d’Amiel, qu’il qualifiait de « maniaque de l’analyse », y était demeuré insensible. Il prétendait être plus curieux des idées et du monde que de lui-même.
« Je ne veux pas être hanté par moi-même jusqu’à la fin de mes jours. » Noble ambition qu’aurait sans doute approuvée Amiel ,conscient que le terme logique de ce qu’on appelle « vie intérieure » n’est autre que le Néant. On peut vouloir y échapper, on peut s’y complaire, mais on ne peut nier que tout finit par y aboutir. Amiel nous y conduit à sa manière qui est sans doute la plus désespérante de toutes et, par là-même, la plus jouissive.